Compte-rendu de lecture

Pour l’édification des 3e, voici un lien vers l’article ad hoc

Rappel : chaque élève des  classes de  3e aura à présenter, d’ici la fin de l’année (avant les conseils de classe du 3e trimestre) deux comptes-rendus oraux.

Pour le 22/02/2010 (rentrée des vacances d’hiver), chacun doit présenter une liste de 3 œuvres (livre, film, BD) dans laquelle (si tout va bien) une sera sélectionnée pour le premier compte-rendu ; la date de passage sera fixée le même jour.

Etude de la langue – le subjonctif contre-attaque

Imparfait et plus-que-parfait du subjonctif

Rappels

  • le subjonctif est le mode de l’irréel, de l’hypothèse, de la modalité ;

  • il est toujours employé dans des propositions subordonnées introduites par que (mais la présence de que n’induit pas toujours le subjonctif !)

  • dans la langue courante et dans la littérature contemporaine, son emploi est généralement limité à deux temps :

    • le présent, temps simple dont la conjugaison doit être connue et maîtrisée ;

    • le passé, temps composé avec le subjonctif présent de l’auxiliaire être ou avoir et un participe passé.

Imparfait et PQP

Héritage des origines latines du français, le subjonctif connaît deux autres temps, dont l’emploi est devenu aujourd’hui rare mais qui apparaissent dans de nombreux textes du patrimoine historique et littéraire. Pour pouvoir saisir le sens (et le sel) de ces textes, il faut donc que ces temps puissent au moins être identifiés et que leur fonctionnement soit compris.

L’emploi de ces temps découle des impératifs de la concordance des temps, qui découle de la définition même des temps verbaux et pose comme principe que ces temps doivent être associés de façon régulière.

Exemples :

  1. on me dit que tu viendras / que tu viens demain (présent → futur ou présent)

  2. on m’a dit que tu venais / que tu viens demain (passé → passé)

Conjugaison

L’imparfait est un temps simple, dont la conjugaison s’appuie sur celle du passé simple auquel on ajoute des terminaisons composées d’un -ss- ; le plus-que-parfait (PQP) est composé de l’imparfait du subjonctif d’un auxiliaire et du participe passé.

Infinitif / groupe

Passé simple

Subjonctif présent

Subjonctif Imparfait

1er – parler

je parlai

il parla

nous parlâmes

que je parle

qu’il parle

que nous parlions

que je parlasse

qu’il parlât

que nous parlassions

2e – finir

je finis

il finit

nous finîmes

que je finisse

qu’il finisse

que nous finissions

que je finisse

qu’il finît

que nous finissions

3e – faire

je fis

nous fîmes

que je fasse

que nous fassions

que je fisse

que nous fissions

3e – prendre

je pris

nous prîmes

que je prenne

que nous prenions

que je prisse

que nous prissions

être & avoir

je fus / nous fûmes

j’eus / nous eûmes

que je sois / nous soyons

que j’aie / nous ayons

que je fusses / nous fussions

que j’eusse / nous eussions

Ecrivains

Travail oral proposé aux classes de quatrième et de troisième

But

Présentation d’un exposé oral de quelques minutes (3 à 5) sur un écrivain ou un auteur, donnant lieu à une évaluation – époques imposées :

Explication : il s’agit de travailler non pas sur tel ou tel écrivain dont on lit et dont on aime les ouvrages, mais de réaliser un travail sur un personnage de la littérature et de le placer dans une perspective historique et culturelle. En conséquence, un auteur d’ouvrages de jeunesse lu en 6e ou 5e, ou encore un auteur contemporain «à la mode», voire primé, et dont les livres se vendent comme des petits pains, n’ont pas forcément vocation à entrer dans ce tableau dans la mesure où ils ne permettent pas cette mise en perspective historique ; certains auteurs contemporains ont toutefois un «poids littéraire» considérable, qu’ils doivent non pas à leurs chiffres de vente, mais ce qu’ils ont pu apporter à la littérature elle-même ; on peut penser par exemple à Stephen King, auteur états-unien dont l’œuvre, bien qu’inachevée, a d’ores et déjà renouvelé, en la popularisant, la littérature fantastique ou d’horreur.

Contenu de l’exposé

Sans être imposée, une iconographie de l’écrivain (portrait seul, en famille, en groupe, représentations de personnages marquants, affiches de film tirés de l’œuvre, etc.) apportée sur papier ou mieux encore sur une clé USB (vidéoprojecteur) est bien évidemment recommandée.

L’évaluation tiendra compte de l’abondance, mais surtout de la qualité du contenu, ainsi que des qualités propres à une prestation orale : recours limité aux notes (autorisées), attitude, diction, etc.

Outils et moyens de recherche

La qualité  de la prestation orale dépend d’abord de la qualité du travail de recherche et de préparation. Celui-ci peut être mené à la maison ou au collège, en tirant parti des ressources du CDI, notamment pour les ouvrages de l’auteur ou les usuels spécialisés dans le domaine littéraire.

En dehors de ces ressources scolaires, Internet est évidemment un moyen privilégié de recherche d’information, avec les nombreux moteurs et encyclopédies disponibles ; il faut cependant rappeler et souligner que le travail à effectuer ne saurait se limiter au recopiage pur et simple d’un article d’encyclopédie : il faut trier, choisir et reformuler, c’est-à-dire s’approprier un savoir afin de le faire partager.

L’importance de la narration : littérature, cinéma, BD…

«Pour faire un bon film, il faut premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire.» Henri-Georges Clouzot

Ranger son bureau

D’arrivée récente dans la culture de l’humanité, le cinéma et la bande dessinée complètent la littérature pour former désormais une sorte de trinité de la narration. Bien sûr, le genre narratif n’est pas le seul en littérature, bien sûr il se trouvera un peu partout des esprits chagrins pour avancer que la position du cinéma est complexe, mais nous laisserons les critiques de tous poils à leurs querelles byzantines pour avancer tant bien que mal sur les chemins de la connaissance. Pour faire simple, nous dirons donc que littérature, cinéma et BD ont en commun de pouvoir être (et d’être essentiellement) utilisés pour raconter des histoires.

Dans cette perspective, ces trois arts partagent donc, entre autres, une problématique de la narration. Raconter une, ou plutôt des histoires, d’accord, mais comment ? Qui raconte ? Comment produire, au bénéfice du lecteur / spectateur, un récit cohérent ?

Choisir une histoire

Soit une histoire (presque au hasard) dont voici l’histoire, qui se murmure parfois entre lycée et université, mais que tout le monde sera capable d’apprécier : un grand cinéaste d’Hollywood, qui comme H.G. Clouzot, metteur en scène français du XXe siècle, connaissait l’importance d’une bonne histoire, rêve une nuit du scenario parfait, au point de s’en réveiller ! partagé entre la peur d’oublier l’histoire et celle de perdre en route ce rêve merveilleux, et encore tout ensommeillé, il griffonne quelques mots sur un bout de papier, et se rendort satisfait. L’histoire ne dit pas s’il retrouva son rêve, mais voici ce qu’il trouva écrit sur son papier à son réveil : «boy meets girl» (un garçon rencontre une fille).

Soit donc une histoire de rencontre, et plus si affinités ; histoire on ne peut plus banale et rebattue, mais justement : nous la connaissons tous, nous l’avons tous vécue ou vue jouer cent fois, nous en avons tous une idée : c’est donc un bon sujet. Nous voici avec des personnages et un début de trame narrative ; on peut y aller ?

Non. Comment ça, non ? Comme ça se prononce : non. Mais pourquoi ?

Compléter les ingrédients

Parce qu’une histoire, fut-elle d’amour, ne saurait se contenter de personnages et d’une idée ! Il faut aussi lui donner un cadre ; tenez, au hasard (enfin, pas tout à fait) : Adam et Ève, c’est la création du monde (selon la Bible et le Coran) et le paradis terrestre, un arbre, une pomme et un serpent ; Thésée et Ariane, c’est la Grèce ancienne, avec les dieux et les monstres ; Roméo et Juliette, c’est l’Italie du XVe siècle et une vendetta, Paul et Virginie une île déserte, etc. Pour que notre histoire puisse exister, il faut qu’elle soit rattachée d’une manière ou d’une autre à la grande histoire de l’humanité, il faut lui ajouter un lieu, une époque, en somme : un contexte.

Bon, alors mettons Paul et Virginie, ça fait plus moderne que Thésée et Juliette, et disons quelque part en France de nos jours, comme ça on est sûr de pas se lancer dans l’inconnu. Ça y est ? On peut s’y mettre ?

Non (tu ne sais pas pourquoi, lecteur, mais tu t’y attendais un peu, non ?)… Bon, qu’est-ce qui manque, ce coup-ci ?

Trouver un narrateur

C’est vrai, on a une idée, des personnages, un contexte… mais qui raconte ? Paul ? Virginie ? Un copain ? La grand-mère ? Personne ? Il nous faut un narrateur, un intermédiaire ; peu importe à ce stade de savoir ce qu’il est, mais on doit choisir, ne serait-ce que par qui on commence : on peut parfaitement imaginer que Virginie et Paul vont raconter l’histoire, chacun à son tour, et même que l’histoire vue par les yeux de Virginie ne soit pas tout à fait la même que celle vue par Paul (par exemple elle est raide amoureuse, il la trompe – ou l’inverse) ; on peut aussi décider que celui qui raconte l’histoire est une espèce de Dieu qui sait tout ce qui s’est passé avant et tout ce qui se passera ensuite… on peut décider ce qu’on veut, mais il faut décider quelque chose.

Vous ne voyez pas pourquoi ? Je vais essayer de vous expliquer.

Ajouter du sel et des épices

Si encore le narrateur était la seule chose à trouver ! On a pas encore fini de remplir la marmite de tout ce qu’il faut… Comment nos tourtereaux vont-ils se rencontrer ? Au collège : détournement de mineur(e) ! Au boulot : harcèlement ! Au bal : c’est d’un banal ! Tant qu’à faire, optons pour le banal de chez banal : à l’arrêt de bus ; Virginie attend le bus, c’est l’été, elle est ravissante ; Paul passe sur son scooter, et il est tellement ravi qu’il va brûler le stop qui se trouve juste après l’arrêt de bus et se faire renverser par une voiture (rassurez-vous, rien de grave, il survivra, et comme son scooter est bon pour la casse il va être obligé de prendre le bus lui aussi… vous me suivez ?). Passons à l’écriture ; comme on n’a pas encore choisi de narrateur, je vais vous proposer plusieurs solutions, on fera le tri plus tard.

Touiller

Solution 1 : narrateur extérieur et omniscient , avatar de l’auteur

Par une belle matinée de juin, où l’air embaumait et où les petits oiseaux chantaient, une jolie fille était, comme presque chaque matin, à l’arrêt de bus M*** R*** de la bonne ville de F*** . La journée s’annonçait radieuse, et Virginie (car c’était elle) avait troqué pour l’occasion son armure de jean et de pull informe pour une petite robe d’été dont elle avait justement fait l’emplette le samedi précédent et grâce à laquelle elle comptait rendre ses copines vertes de jalousie. Bien qu’elle eût raté un premier bus – car elle s’était attardée devant son miroir – elle patientait de bonne humeur, et l’anticipation de la tête que ferait Brenda, sa meilleure amie qui pesait 50 kg de plus qu’elle, à la voir dans sa nouvelle tenue, lui donnait des couleurs appétissantes.

Ainsi plongée dans ses pensées, elle fut tirée de sa rêverie par la pétarade d’un moteur de petite cylindrée, bientôt suivi d’un crissement de freins et d’un choc ; levant la tête, elle aperçut, au croisement situé à proximité de l’arrêt, un scooter gisant à terre au milieu d’une flaque d’huile, flanqué d’une automobile arrêtée, dont le conducteur, un gros homme d’allure apoplectique, était en train de descendre ; le pilote du scooter, apparemment indemne, trépignait en criant des choses incompréhensibles tout en désignant du doigt l’arrêt de bus. Virginie serait bien restée pour assister à la suite des événements, mais un bus arrivait : elle y monta, la scène de l’accident disparut presque instantanément de ses yeux et de son esprit, et elle se remit, souriante, à songer à la tête qu’allait faire Brenda.

Solution 2 : narrateur personnage (Paul) – point de vue interne – dialogue

etc.

A ce stade, j’imagine qu’on commence à entrevoir toute l’importance non seulement du choix du narrateur, mais également de celui de l’angle selon lequel une scène est vue, ou plutôt montrée. Clouzot a raison, une bonne histoire est indispensable ; reste à savoir comment on la raconte : c’est ce qui constitue une bonne partie des problématiques de la littérature, du cinéma, de la BD et même en partie du théâtre.

Méthode : la dictée préparée

Le travail à effectuer sur un texte donné en préparation d’une dictée peut varier selon le niveau des élèves et selon les difficultés présentées par le texte lui-même.

Rappel : le texte à préparer est toujours d’une longueur supérieure à la dictée elle-même, qui en est extraite (exemple pour les 4e – 3e : 1 à 2 pages de texte pour 1 à 2 paragraphes de dictée)

Ce qu’il faudrait toujours faire

Ce qui devrait être inutile : apprendre le texte par cœur, ou le recopier plusieurs fois : c’est long et on a autre chose à faire, et en plus ce n’est pas forcément efficace pour améliorer son orthographe.

Ce qui est dangereux : négliger l’exercice, considérant que tout est joué (qu’on soit très fort, moyen ou «nul») : on peut toujours faire mieux !

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