Poésie

On regrette souvent – non sans raison – que la poésie échappe aux représentants des jeunes générations. C’est pourtant faux, même si on ne s’en rend pas toujours compte.

D’abord, il faudrait s’entendre sur la définition : la poésie, aux yeux et aux oreilles des élèves de collège et de lycée, qu’est-ce que c’est ? Pour la plupart, c’est le pensum périodique imposé par l’institution, via un professeur qui tente tant bien que mal de convaincre un auditoire rétif. Si on insiste un peu, on extirpe des éléments formels : rimes, vers strophes – on peut même aller jusqu’à la qualification des rimes, entre jugement (riches, suffisantes, pauvres) et technique (suivies, croisées, embrassées). Et ça s’arrête là, ou presque ; parfois, on trouve aussi que la poésie c’est «ancien», entendez : «un truc pour les vieux».

C’est pourtant vrai que c’est ancien, la poésie. À peu près autant que le langage lui-même. Je n’y étais pas, mais je vous fiche mon billet que l’humanité était poète bien avant l’invention de l’écriture. Imaginez : les premières comparaisons (un mammouth gros comme un dinosaure), les premières métaphores (le lac bleu des yeux, déjà, et les rivières de sang, aussi) ; et les jeux sur la sonorité des mots, etc. tout ça, c’est de la poésie, et nous n’avons fait depuis que préciser, adapter, peaufiner… dès qu’on joue avec le langage, qu’on l’utilise de façon créative et ludique pour faire naître des images, des impressions, des émotions chez ceux qui écoutent ou qui lisent, on est dans la poésie. La poésie est partout.

Une simple chanson à la mode, qui fait bêtement rimer «amour» avec «toujours» ? De la poésie (bête, mais qui marche encore assez bien). Ni plus ni moins que les slogans et les vers de mirliton de la réclame, puis de la publicité, les antiennes de toutes les propagandes. Et puis, il y a tous les arts : graphiques, plastiques, visuels, littéraires, et le spectacle, aussi. La poésie se tapit à tous les détours du cinéma, du théâtre, du texte, ou même de la conversation ordinaire. «Aujourd’hui, c’est demain ?» demande l’enfant à qui on a promis, la veille, un délice merveilleux : raccourci saisissant, erreur magnifique, et surtout poétique.

Alors, oui, la poésie c’est formel, car il faut bien des outils pour manipuler, plier le langage à sa volonté, à son idée ; mais l’outil sans l’intention n’est rien, surtout s’il est trop visible, et plus encore lorsqu’il ne fait pas son effet. De la forme, sans doute, mais au service d’un contenu, d’un sens, d’un objectif : faire sourire ou pleurer, exalter, invoquer la colère, la joie, la nostalgie en évoquant des images par quelques mots, quelques sons bien choisis. Voilà ce qu’est la poésie.

Ah, oui – j’ai failli oublier ; la poésie ne «sert» à rien : elle n’a aucune utilité pratique. Mais sans elle, nous ne serions pas des êtres humains .

Pour aller plus loin :

Aucun domaine n’échappe à la poésie : l’amour (on le sait déjà), la mer, la guerre, le travail, la naissance et la mort, l’espace et l’univers, les arbres et les pierres… et chaque langue a sa poésie et ses poètes, plus ou moins connus : haikus (poèmes en dix-sept syllabes et deux termes) japonais, griots (bardes) africains, rappeurs ou slammeurs d’aujourd’hui et sous toutes les latitudes – au fait, saviez-vous que l’alexandrin français se marie très bien avec le rap ? Essayez, et vous verrez – ou plutôt, vous entendrez.

Voici donc quelques liens utiles:

Et pour finir, le calligramme d’un haïkaï

Analyse du récit

L’écriture autobiographique

Définitions – biographie et autobiographie – récit

La définition des mots composés est rendue aisée par la facilité de leur démontage ; ici, on a affaire exclusivement à des racines grecques :

L’autobiographie est ainsi l’acte d’écrire (l’histoire de) sa vie par celui-là même qui la vit, alors qu’une biographie est simplement l’histoire d’une vie (autre que la sienne propre).

Une bonne illustration de cette définition se trouve dans la question du nombre : il peut effet exister plusieurs biographies d’un personnage célèbre ; c’est le cas par exemple pour Napoléon 1er ou Charles de Gaulle. En revanche, un individu ne peut en principe écrire plusieurs fois l’histoire de sa propre vie, même si parfois l’autobiographie se mêle aux autres ouvrages biographiques : Charles de Gaulle a ainsi écrit lui-même ses mémoires.

Par définition, biographie et autobiographie se rangent dans la catégorie récit. Raconter une vie, éventuellement la sienne, c’est avant tout raconter une histoire, produire un récit.

Spécificité de l’autobiographie

Si une biographie est une histoire à peine plus particulière qu’une autre, l’écriture autobiographique possède une particularité importante : l’auteur, le narrateur et le personnage principal du récit ne sont en effet qu’un seul et même individu, qui parle en son nom propre à la première personne. L’autobiographie est donc la seule catégorie littéraire à obéir au schéma ci-dessous :

Il existe peu d’exceptions notables à cette règle : une des plus connues est celle de Jules César, auteur de la Guerre des Gaulles, ouvrage dans lequel il narre ses conquêtes en parlant de lui-même à la troisième personne… de nos jours, on imagine mal quiconque faisant de même sans se couvrir aussitôt de ridicule ! Par ailleurs certains auteurs, comme Jules Vallès, ont raconté leur propre vie à a première personne, mais en s’attribuant une identité différente ; si nous sommes toujours dans l’écriture autobiographique, on comprend bien en même temps que les limites du genre ne peuvent tenir à des règles absolues et intangibles.

Biographie et vérité

Le sujet d’une biographie est une personne « réelle » et non un personnage ; il s’agit d’un homme ou d’une femme dont l’existence est connue attestée, prouvée, et éventuellement importante et symbolique pour un grand nombre de gens ; il est donc exclu de raconter n’importe quoi sur son compte – les sujets et leurs héritiers y veilleront éventuellement, aidés par la justice…

L’écriture biographique doit donc présenter la vérité. C’est a priori facile pour tout ce qui est simple et attestable : date de naissance, de mariage, de décès, actes officiels divers ; cela devient beaucoup plus compliqué dès lors que l’on aborde la vie pratique : l’intimité professionnelle ou familiale, la vie privée, les émotions… on doit alors s’appuyer sur des témoignages, des souvenirs… tout cela est-il vérifiable ? Pas toujours, et à un moment ou à un autre, on doit faire confiance à l’auteur pour rapporter la réalité.

La vérité biographique est donc un engagement de l’auteur vis-à-vis de son public ; cet engagement est parfois explicité au début de l’ouvrage ; mais même s’il est tacite, il est indispensable, car un mensonge ou d’une omission délibérée de l’auteur transformerait l’ensemble de l’œuvre en fiction. D’un autre côté, doit-on, peut-on tout raconter ? Une vie longue et bien remplie peut par exemple susciter plusieurs ouvrages, éventuellement d’auteurs différents, avec des angles de vision variables pour essayer de cerner plus précisément le sujet : sa vie publique, sa vie privée, ses amitiés, ses amours, telle ou telle période clé de sa vie… mais chaque ouvrage ne livrera donc qu’une vision tronquée de son sujet, à laquelle il faudra, pour atteindre « la » vérité, ajouter tous les autres, sans jamais être sûr d’avoir épuisé le sujet, de savoir tout ce qui est possible de connaître de lui…

Les genres autobiographiques

Le genre biographique est une catégorie rassemblant des écrits très différents. Dans le principe, l’autobiographie est un retour en arrière effectué par un auteur sur sa propre vie, généralement organisé de façon chronologique, et qui raconte son histoire de son début jusqu’au moment où il écrit. Parfois, ce récit n’est pas complet, ou subit des ellipses importantes : l’auteur se concentre sur une partie significative de sa vie (guerre, exercice d’un pouvoir ou d’une responsabilité quelconque, etc.) on parle alors de mémoires, ou encore de témoignage lorsque l’auteur n’est pas en position de contrôler son destin au moment concerné (captivité, déportation, guerre, aventures, etc.).

Il faut également considérer le statut particulier du journal, intime ou non : s’il se détache de l’autobiographie par son aspect quotidien (on n’écrit pas à un moment tout ce qui s’est passé jusque-là, mais ce qui se passe au jour le jour), il correspond parfaitement à la définition donnée plus haut d’une écriture centrée sur son auteur ; il est d’ailleurs souvent, lorsqu’il existe, la source de référence de l’autobiographie ou de la biographie, et il est parfois publié pour lui-même.

La correspondance, en revanche, échappe à notre définition, car elle n’est pas en principe centrée sur son auteur ; elle est cependant, au même titre que le journal, une source précieuse pour l’écriture biographique.

Mais il faut ici revenir sur la question de la vérité. Même si, assez souvent, le lieu commun selon lequel « la réalité dépasse la fiction » prend tout son sens, il est tout aussi vrai que tous les événements d’une vie ne sont pas dignes d’être racontés, et que par ailleurs tout n’est pas racontable. Pour certains spécialistes, cette limitation évidente conduit à une distorsion de la vérité au point que l’on ne puisse plus parler d’autobiographie ; on préfère alors parler d’autofiction, en assumant la part inévitable du choix et de l’omission dans ce qui est raconté. Cette notion n’empêche aucunement le récit de correspondre à la réalité tout en affichant honnêtement la part d’adaptation effectuée par l’auteur.

Cette part se retrouve également dans la biographie : l’auteur peut par exemple choisir classiquement de ne s’assumer que comme narrateur de l’histoire, mais il peut aussi faire preuve d’audace et se mettre « dans la peau » du personnage dont il raconte la vie. Les uns préfèreront la distance critique de la première solution, d’autres trouveront que le récit à la première personne gagne en réalisme ; tout cela n’est finalement qu’une affaire de goût…

Au-delà de la littérature

Genre littéraire majeur au tournant du XXIe siècle, l’autobiographie est-elle cantonnée à la littérature ? À voir le nombre de d’autoportraits qui jalonnent l’histoire de la peinture ou de la photo, il semble clair que non.

Pourtant, il existe une différence majeure entre ces types de représentation ; l’autobiographie littéraire s’inscrit dans la durée d’une vie, même si elle est tronquée ; c’est même de cette durée, du passage du temps et des événements, de l’évolution du sujet qu’elle tente de raconter, alors que la peinture ou la photographie donne une image du même sujet figée dans l’instant. Si les exercices peuvent se compléter, s’ils sont de la même famille, ils ne sont pas de la même nature.

La question plus récente du cinéma pose encore d’autres problèmes : dans le cadre de l’autobiographie, on peut difficilement envisager de demander à un auteur généralement adulte, souvent d’un certain âge, de jours pour la caméra son rôle d’enfant ou d’adolescent ; on est ainsi condamné à faire jouer un acteur, transformant ainsi le sujet en personnage, tout en essayant de garantir par ailleurs la « vérité » biographique : tout se complique…

Communication & énonciation

Connecteurs logiques & articulation des discours

Le besoin de logique est omniprésent dans toute communication, et soumet la langue, par exemple, à l’emploi des modes et des temps verbaux, ou à la syntaxe, pour exprimer ou comprendre de quoi il est question.

Ces besoins ne s’expriment cependant pas de la même façon selon l’objectif, ou type, du discours.

Rappel

On distingue cinq types de discours :

Ces différents types de discours se trouvent assez souvent mêlés sur un même support : dans un roman par exemple, le récit peut laisser place à une explication, ou à un dialogue présentant les arguments de deux personnages ; un plaidoyer d’avocat contient souvent le récit d’éléments biographiques de l’accusé, qui permettront d’expliquer son comportement ou d’en faire un portrait innocent ; les exemples ne manquent pas.

Outils logiques

Pour satisfaire aux différents besoins de logique qu’il induit, chaque type de discours présente des caractéristiques différentes dans l’organisation, l’emploi des modes et des temps ; il fait également appel à des outils linguistiques particuliers appelés connecteurs logiques.

Dans la mesure où leur utilisation est permanente, ces connecteurs (ou liens) logiques sont très nombreux, et parfois difficile à isoler : par exemple, la ponctuation peut servir de lien logique… il faut cependant être capable d’en identifier certains.

Tableau des connecteurs logiques pour le collège

(adapté de http://www.etudes-litteraires.com/liens-logiques.php)

Prépositions Conjonctions
de coordination
et adverbes
Conjonctions de
subordination
Verbes et
locutions verbales
CAUSALITÉ

Cause

à cause de
à la suite de
en raison de
grâce à
du fait de
car
en effet
parce que
puisque
comme
étant donné que
venir de
découler de
résulter de
provenir
CAUSALITÉ

Conséquence
ou but

au point de
de peur de
assez… pour
pour
afin de
en vue de
de là
d’où
donc
aussi
par conséquent
en conséquence
c’est pourquoi
ainsi
dès lors
pour que
afin que
si bien que
de façon que
de sorte que
dès lors que
tellement que
tant que
au point que
causer
impliquer
entraîner
provoquer
susciter
etc.
Addition outre
en plus de
en sus de
et
en plus
de plus
en outre
par ailleurs
ensuite
d’une part… / d’autre part
aussi
également
outre que
sans compter que
et
s’ajouter
marier
Concession
ou opposition
malgré
en dépit de
loin de
contre
au contraire de
au lieu de
mais
or
néanmoins
cependant
pourtant
toutefois
au contraire
inversement
en revanche
bien que
quoique
même si
alors que
tandis que
tout…que
quelque… que…
s’opposer à
contredire
avoir beau (+ infinitif)
réfuter
Hypothèse

condition

en cas de si
au cas où
pour le cas où
selon que
suivant que
à supposer que
etc.
Alternative ou
soit…
ou bien…
soit que…
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