Ecrivains

Travail oral proposé aux classes de quatrième et de troisième

But

Présentation d’un exposé oral de quelques minutes (3 à 5) sur un écrivain ou un auteur, donnant lieu à une évaluation – époques imposées :

Explication : il s’agit de travailler non pas sur tel ou tel écrivain dont on lit et dont on aime les ouvrages, mais de réaliser un travail sur un personnage de la littérature et de le placer dans une perspective historique et culturelle. En conséquence, un auteur d’ouvrages de jeunesse lu en 6e ou 5e, ou encore un auteur contemporain «à la mode», voire primé, et dont les livres se vendent comme des petits pains, n’ont pas forcément vocation à entrer dans ce tableau dans la mesure où ils ne permettent pas cette mise en perspective historique ; certains auteurs contemporains ont toutefois un «poids littéraire» considérable, qu’ils doivent non pas à leurs chiffres de vente, mais ce qu’ils ont pu apporter à la littérature elle-même ; on peut penser par exemple à Stephen King, auteur états-unien dont l’œuvre, bien qu’inachevée, a d’ores et déjà renouvelé, en la popularisant, la littérature fantastique ou d’horreur.

Contenu de l’exposé

Sans être imposée, une iconographie de l’écrivain (portrait seul, en famille, en groupe, représentations de personnages marquants, affiches de film tirés de l’œuvre, etc.) apportée sur papier ou mieux encore sur une clé USB (vidéoprojecteur) est bien évidemment recommandée.

L’évaluation tiendra compte de l’abondance, mais surtout de la qualité du contenu, ainsi que des qualités propres à une prestation orale : recours limité aux notes (autorisées), attitude, diction, etc.

Outils et moyens de recherche

La qualité  de la prestation orale dépend d’abord de la qualité du travail de recherche et de préparation. Celui-ci peut être mené à la maison ou au collège, en tirant parti des ressources du CDI, notamment pour les ouvrages de l’auteur ou les usuels spécialisés dans le domaine littéraire.

En dehors de ces ressources scolaires, Internet est évidemment un moyen privilégié de recherche d’information, avec les nombreux moteurs et encyclopédies disponibles ; il faut cependant rappeler et souligner que le travail à effectuer ne saurait se limiter au recopiage pur et simple d’un article d’encyclopédie : il faut trier, choisir et reformuler, c’est-à-dire s’approprier un savoir afin de le faire partager.

3e – images et réalité

3e – Réalité et réalisme

[2009-2010, séquence 1 : informations et sensations]

Synthèse de cours

Questions de vocabulaire

Pour enregistrer la réalité, quoi de plus simple qu’une photo ? Ne dit-on pas d’ailleurs « immortaliser » pour désigner ce que nous mettons chaque jour dans les mémoires digitales de nos téléphones portables et autres appareils photo numériques ?

La photo ci-contre n’est qu’un exemple parmi des milliards d’autres d’un instantané (photographie prise sur le vif) : en la voyant, nous saisissons en un instant la situation, et nous sommes capables d’apprécier la valeur de la photographie, qui est ici d’une grande banalité – sauf pour la mention figurant au-dessus de la jeune femme en robe : « illusion ou réalité » ?

Bonne question : la photographie est-elle la réalité, ou est-ce une illusion ? Nous savons qu’il existe de nombreux moyens de retoucher ou de modifier une photographie ; alors, où se situe la limite ?

Arrêtons-nous un instant sur le vocabulaire. quel hyperonyme (terme de sens plus large) peut-on substituer à photographie ? Oui bien sûr, image ; la photo n’est qu’une catégorie d’image. En voici la définition, glanée dans le premier dictionnaire venu : Représentation d’une personne ou d’une chose. N’ergotons pas sur la formulation et concentrons-nous sur l’essentiel : le mot représentation . Représenter, c’est utiliser un intermédiaire : le représentant de commerce (vendeur) n’est pas l’entreprise, pas plus que le représentant de la loi (policier) n’est la loi ; ils ne font que la représenter, lui donner une valeur à un moment donné, avec un objectif précis.

Conclusion : l’image est une représentation de la réalité, et non pas la réalité elle-même.

Évident ? évidemment ; mais il est toujours utile, et parfois nécessaire, de rappeler l’évidence.

À l’appui de cette démonstration théorique basée sur l’étude du lexique, quelques exemples seront les bienvenus.

Cadrage et point de vue

Même si on peut envisager mieux – ou plus convenu – comme image (représentation) du paradis, avouons que celle-ci n’est pas si mal : une plage déserte, une mer calme et transparente, un ciel dégagé et profond, une falaise qui chute doucement dans l’eau… un tel environnement est sans doute préférable à celui du cours de français !

Cependant à l’exception du ciel peut-être un peu trop bleu (un simple filtre sur l’objectif de l’appareil y suffit), il semble évident que cette photographie donne une image assez juste de la réalité… si l’on peut toujours retoucher une photo, avouons qu’il est plus simple, ici, de prendre l’image au bon moment (ciel bleu, mer calme) plutôt que de travailler à partir d’une photographie prise pendant une tempête… disons donc que nous avons ici une image acceptable de la réalité.

Mais quelle réalité ? celle du premier matin d’un monde dont l’homme est absent ? ou celle d’une plage miraculeusement intacte, environnée de décharges à ciel ouvert ?

Pour le savoir, l’image ci-contre ne suffit pas : qu’y a-t-il sur les côtés ? ?derrière le photographe ? Décidément, on veut en savoir plus.

Voici une partie de la réponse.

… et finalement, c’est une plage comme une autre ; cette autre photo, manifestement prise au même endroit, montre les choses sous un autre angle : la falaise est toujours là, mais le l’angle de prise de vue et le cadrage ont changé ; on voit à présent des parasols, des corps au repos en mouvement… l’endroit n’est plus désert, il est habité.

Mais cela suffit-il ? Avons-nous tout vu ? Non ! L’élargissement relatif du cadrage ne suffit pas : il nous faut un autre point de vue.

Le voilà.

Cette fois, l’image est prise depuis la falaise, mais nous reconnaissons l’endroit : la plage, les parasols bleus… nous avons bien le même lieu sous un autre angle, et la notion d’endroit habité se confirme ; à présent, nous voyons des maisons.

Cela suffit-il pour autant à nous faire une idée complète du lieu ? Que nenni ! nous ignorons encore bien des choses.

Mais nous en resterons là de notre exploration ; pour savoir si une ville s’étend sur la gauche de l’image, ou un port de pêche vers la droite, il faudra poursuivre la recherche seuls avec d’autres outils (pour les curieux, il suffira de chercher à partir des mentions Matala et Crète ).

Plus important est notre conclusion sur ces trois images :

Dans la représentation de la réalité, les questions de cadrage et de point de vue sont fondamentales.

Pour le démontrer mieux encore, voici un exemple d’utilisation volontaire du cadrage, agrémenté de travaux de retouche, le tout au bénéfice politique de Joseph Staline, qui dirigea l’URSS (en gros, l’actuelle Russie) vers le milieu du XXe siècle.

Il s’agit bien de la même image (prise de vue) de départ, d’où les différents hommes présents sont progressivement et proprement effacés (de la photo, mais aussi physiquement ) jusquà ce que seul reste le vainqueur du petit jeu de chaises musicales du pouvoir.

Des images trompeuses

L’analyse des images et leur commentaire sont un sujet d’une profondeur abyssale ; l’année entière n’y suffirait pas, et la place, comme la patience du lecteur, manquent pour tout voir et tout reprendre.

Nous terminerons cependant cette synthèse avec un aperçu, aussi bref que saisissant, de l’aspect parfois trompeur des images. Dans cet exemple, on en joue, à des fins publicitaires qui sont tout sauf innocentes.

La démonstration en  vidéo vaut mieux que n’importe quel discours : ce que l’on a vu n’est pas (en principe) ce qu’on croyait voir au départ .

Conclusions :

1 – le rapport entre représentation (image) et réalité est très variable et parfois trompeur ;

2 – face à une image (ou à une représentation), il convient de rester prudent quant à toute interprétation...