Aide individuelle – Orthographe et autres

Les premières productions écrites rendues m’ont permis d’inviter un certain nombre d’élèves en séances d’Aide Individuelle (AI) pour les aider à résoudre leurs difficultés dans les domaines suivants de l’expression écrite :

Les élèves invités, mais aussi leurs camarades, peuvent aussi tester leurs connaissances et progresser dans ces différents domaines grâce aux liens suivants :

Attention : les séances d’AI ne seront pas toutes centrées sur l’expression : les thèmes évolueront au cours de l’année en fonction des besoins exprimés ou décelés ; en revanche, les liens ci-dessus premettront à chacun de tester et, le cas échéant, d’améliorer son français tout au long de l’année (et même au-delà!)

Corrigé DS – Séquence 1 : Mémoires d’Hadrien

Corrigé

Français seconde – devoir surveillé

Sujet : Nathan Méthodes & techniques p. 54 #3 – questions de commentaire sur les Mémoires d’Hadrien de M. Yourcenar.

Q. 1. Confrontez l’ébauche des mémoires d’Hadrien avec le résumé et la première page du roman. Quelle vie « connue, achevée, fixée » Marguerite Yourcenar choisit-elle pour son roman? En quoi ce choix correspond-t-il aux souhaits émis dans l’ébauche?

La vie « connue, achevée, fixée » est celle d’un individu nommé Hadrien ; le fait que le Hadrien en question ait été un empereur romain n’est, de ce point de vue, qu’une anecdote : la seule différence, du point de vue littéraire, entre Hadrien et un quidam réside dans une certaine facilité : la vie de l’empereur Hadrien est connue, celle du quidam reste à inventer.

Le texte de l’ébauche est plus précis : la vie évoquée est « fixée [...] par l’histoire », ce qui suppose qu’elle est effectivement connue en dehors de l’imagination de l’auteur.

Mais l’histoire de qui? Une recherche à travers les 3 textes apporte les résultats suivants :

Hadrien était donc un empereur. Dans l’incipit, la mention d’une tunique (l. 7) nous renvoie à un contexte temporel plutôt lointain – quand mettait-on des tuniques? Le résumé nous donne une information complémentaire avec le nom de Marc-Aurèle, complétée par le nom du médecin Hermogène, présent dans l’incipit, ainsi que par la mention d’une villa ; un empereur dans une villa? Nous serions donc à Rome ?

De fait, Hadrien est le nom d’un des grands empereurs romains, grand non pas, comme Néron ou Caligula, du fait de la renommée de leurs mauvaises actions, mais par l’oeuvre accomplie au cours d’un règne particulièrement long pour un empereur romain.

La personnalité de celui qui raconte n’est peut-être après tout pas si importante : les textes nous renseignent sur sa situation : à la veille de sa mort (résumé : « avant de mourir », « maladie » – incipit : « s’apprête à mourir », « progrès rapides du mal »), un vieil homme écrit, sous le prétexte d’une lettre, le récit de sa propre vie. Vie connue, car qui mieux que le vivant connaît sa propre vie ? Vie achevée et fixée, parvenue à son terme, où la maladie ne laisse plus de place qu’à l’attente de la fin, attente propice à l’examen et à l’analyse. Cette situation renvoie bien au « choix du moment » évoqué dans l’ébauche : quel meilleur moment pour examenier sa propre vie que l’instant où elle se termine, où l’on peut à loisir « soupeser et examiner » ?

Q. 2. Quelles solutions Marguerite Yourcenar a-t-elle imaginées pour « faire en sorte [que son personnage] se trouve dans sa propre vie dans la même position que nous?

L’incipit est constitué par le début d’une lettre à un intime du narrateur, dans lequel celui-ci décrit sa condition d’homme vieux et malade allant visiter son médecin et constatant avec lui les progrès du mal et la proximité de la mort. Plus encore, et même si le narrateur « épargne [au destinataire] des détails désagréables » , il en subsiste suffisamment : l’homme  » dépouillé de [s]on manteau et de [s]a tunique » a « toussé, respiré, et retenu [s]on souffle ». Il apparaît ainsi dans toute son humanité, et seule la fin de l’extrait nous informe de sa qualité d’empereur tout en nous rappelant qu’en dépit de toutes ses qualités, il n’est justement qu’un homme.

Cette description est donc de celles que pourrait faire, à peu de choses près, tout être humain confronté à la maladie, à la décrépitude de la vieillesse et à l’approche de la mort ; et il ne fait aucun doute que le sentiment de ces aspects désagréables de l’humanité est partagé par l’empereur comme il le serait de tout être humain dans la même situation, et ce quelle que soit l’époque dans laquelle il se trouve : tout empereur qu’il fut ou qu’il soit encore, Hadrien porte sur sa vie et son passé le même regard que tout autre placé dans la même situation, et ainsi « se trouve dans sa propre vie dans la même position que nous ».